Eltanin

"Donne-moi... tous tes crimes !"

Cette phrase est le quasi-leitmotiv d'un manga ma foi fort dynamique, qui part d'un postulat simple : les Enfers offrent une chance à  un assassin de se racheter s'il parvient à  dérober aux humains 108 péchés en 108 jours. A cet effet, Tobé se voit offrir Togari, un sabre démoniaque dévoreur de ténèbres, qui donne son nom à  l'oeuvre.
Evitant souvent la répétitivité malgré le concept de la chasse aux péchés qui tendrait à  l'y ramener, l'histoire bénéficie d'un système de magie original : les crimes y deviennent des entités conscientes qui accordent à  l'humanité certains pouvoirs. Cela permet l'instauration d'un système mystique cohérent, demeurant rattaché au quotidien, bien loin des kaméhaméhas et des super-techniques-de-ninja-ancestrales. Les pouvoirs dépendent des gens, le mal est engendré par les humains et les péchés d'un homme finissent par le posséder...

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Ainsi, les combats fréquents trouvent une justification dans l'histoire, et si Tobé rejoint vite le thème classique de la rédemption du malfaiteur, cela est traité sans lourdeur aucune. On ne peut que regretter que l'histoire soit cependant ponctuée de phrases toutes faites et d'archétypes grossiers typiques du manga : le méchant charismatique et intouchable, la réplique "Haha, maintenant, le véritable combat ne fait que commencer" dont on aurait pu se passer, etc...
Cependant, dans l'ensemble, tout cela est soigné, fluide et dépourvu de longueurs. Je n'ai réussi à  trouver que huit tomes de cette oeuvre, la publication française aurait-elle été interrompue ?

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Oui, je sais, ce n'est pas une planche aussi pitoyable (tant dans le ridicule sourire démoniaque de l'assassin que dans la situation "désespérée" de la jeune fille) qui vous convaincra de la qualité de "Togari", mais ça décore.

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Quelle bonne surprise de voir une critique penchant vers le positif en ce qui concerne Togari, l'un de mes premiers mangas.

J'ai adoré environ tout dans ce manga, hormis quelques "trucs-déja-vus-et-pas-classes-alors-qu'il-l'aurait-fallu" comme le "Haha, maintenant, le véritable combat ne fait que commencer".
Les personnages sont loin d'être des premiers prix, mais Tobé et Ossé reste un duo totalement impossible mais qui devient très vite attachant (en ce qui me concerne, je suis vite tombé sous le charme).
En ce qui concerne les combats, ils ne se ressemblent jamais, et le rythme ne faiblit jamais... En même temps, huit tomes (parution achevée, désolé DragonNoir, ma déception était grande également, puisqu'on ne découvrira pas vraiment la toute fin de l'histoire... Cette ouverture laisse espérer de bonnes choses pour Tobé en tout cas) c'est assez rapide.
La grosse surprise en passant c'est toutes ces petites intrigues qui n'en forment qu'une au final, révélées dans le dernier tome donc, et relativement bien cachées (à  l'époque en même temps, je ne devais pas avoir ma capacité à  analyser par rapport à  aujourd'hui... Pas qu'elle soit "extraordinaire" toutefois, j'me comprends, bien sûr).

Au niveau des dessins, c'est assez simple et brouillon, dans le premier tome la mise en scène est particulièrement monotone j'ai le souvenir, et le dessin donne l'impression d'être seulement esquissé.
En revanche, j'adore les couvertures, les couleurs partent dans tous les sens et créent une véritable ambiance picturale.

Avant-dernier mot donc pour les messages que véhicule Togari : certes, c'est fantaisiste, mais et si c'était vrai ? Plus on fait des actions mauvaises, plus on aura envie d'en faire, comme si une entité nous y poussait.

Et finalement, je dirais que Yoshinori Natsume s'est pas mal débrouillé pour son prmeier manga et surtout on sent qu'il a envie de progresser, il est assez conscient de ses erreurs, également. (cf. ses messages sur les couvertures).