Oh, j'ai des éléments en faveur de ma lecture de l'oeuvre.
On a beaucoup parlé de l'ajout des scènes avec la reine principalement axées sur le sous-texte, semble-t-il, mais il y a mieux, à ce niveau de lecture : le retrait d'un échange particulièrement significatif dans la bande dessinée (dont le scénario a pourtant été étoffé pour le film !).
Spartiate : "Nous sommes tous avec vous !"
Léonidas : "Ton avis, garde-le pour toi. Tu te crois en démocratie ?
Tout aussi symptomatique est le résumé du film disponible dans les cinémas UGCs, qui n'hésite pas à annoncer que la résistance héroïque des Spartiates aux Thermopyles
a jeté les bases de la démocratie. Dommage, le concept est né "officiellement" vingt-sept ans avant la bataille en question...
Je peux également évoquer ma propre appréciation : j'ignorais tout des attaques portant sur "300" et du sous-texte avant de voir le film... mais comme dit plus haut, ce message m'a frappé à un point tel qu'il m'a été impossible de l'ignorer. Je suis pourtant loin d'être le plus au fait de l'actualité internationale, et encore moins la personne dotée de la plus grande conscience politique !
Mais merci pour les éléments de compréhension que tu apportes sur la conception antique de la liberté, Squally. De quoi revoir la qualité de la chose à la hausse.
Howdy a écrit:
L'Iran ne manque jamais une occasion de se faire remarquer et s'il y a bien une chose qu'on peut reprocher à ce film est l'absence totale d'idéologie, si ce n'est celle qu'on veut bien y projeter. Sparte se définit bien dans le film comme d'un état militaire avec des règles de vie très dure (le prologue sur les rites initiatiques est assez éloquents) mais pose une autre définition de la liberté. En ce qui concerne l'esclavage, il serait bon de se pencher sur Athènes, qui n'avait rien à envier à Sparte sur ce point, mais surtout sur la définition de celui-ci dans l'antiquité.
Absence totale d'idéologie ? !

A-t-on vu la même oeuvre ? Le film occulte cent fois plus d'aspects désagréables de la société spartiate qu'une bande dessinée qui faisait pourtant fort (Miller étant fasciné par Sparte, curieux au vu de ses prises de position), et il lance une sous-intrigue qui semble exclusivement consacrée au discours en question !
Oui, le contexte de l'Antiquité est à prendre en considération, Antiquité où l'esclavage était la règle et non pas l'exception, et où, bien souvent, les lois en sont venues à protéger les esclaves. Il n'empêche que "300" ne dépeint aucunement les mille failles et laideurs de Sparte, se bornant à évoquer l'entraînement de fer et le sacrifice des malformés. C'est peu pour une pareille cité. Le film paraît même pécher par ethnocentrisme, à l'exception de cette excellente scène où Léonidas demande leurs métiers aux guerriers venus en renfort.
Howdy a écrit:
Ben, c'est un peplum et le récit d'une bataille de surcroit. Il faudrait savoir ce que tu veux, soit on ajoute un scénario artificiel sur le récit original, soit on respecte le récit imaginé par F. Miller. En ce qui me concerne, j'ai adoré l'évolution des batailles et le feu d'artifice visuel, sans parler de la beauté des corps en mouvement dans une chorégraphie macabre.
Nous sommes d'accord, pas besoin de scénario pour livrer un film de qualité. Alors, que vient donc faire là la sous-intrigue de la reine ? Ça fait tache, c'est inutile.
Et je maintiens que les scènes d'action ne sont pas inventives pour un sou. En fait de grands exploits, nous avons droit à coups d'épées sur coups d'épées...
Voilà un film véritablement épique, d'accord. Superbe, l'atmosphère. Belles batailles. Mais est-il surprenant ? Impressionnant ? En ce qui me concerne, je ne vois là qu'un intérêt purement visuel et sonore : sur le plan émotionnel, seul l'ambiance est là , le grand spectacle ne secoue pas, ça tient davantage de la télévision que des montagnes russes.
Ce n'est pas une oeuvre d'auteur, mais même en temps que film pop-corn, je ne trouve pas qu'il remplisse son contrat. Il ne reste que ça, au final, son et images... sitôt vues, sitôt envolées.
Post-scriptum : Pas de noblesse de l'hérédité, Loup Céleste, c'est vrai, sur ce point, le film est bel et beau.