"Excel Saga" est l'une des séries d'animation japonaise les plus débiles et les plus insensées. Le titre pourrait évoquer un indigent feuilleton d'heroic-fantasy à la "Final Fantasy Unlimited". Et pourtant, l'oeuvre ne saurait être plus éloignée de cela...
Le pitch est des plus maigres : une organisation secrète du nom d'Across menace de conquérir la ville F dans la préfecture F... et demain, le monde, car comme le dit si bien l'un de leurs chefs, Il Palazzo-Sama, "Ce monde est pourri". C'est le leitmotiv de cet homme taciturne, dont la largeur des épaulettes n'a rien à envier à celle du mage rouge Rézo ("Slayers").
Il Palazzo, incarnation de la taciturnité et de la classe tranquille stéréotypée - en gros, il est aussi animé et expressif qu'un frigo, ou mieux encore, que Gendô Ikari ("
Neon Genesis Evangelion") -, charge donc Excel, son aide rousse et énergique, d'exécuter ses plans machiavéliques.
La série animée est profondément délirante et incohérente. Le mangaka de l'oeuvre originelle apparaît régulièrement, et même dans le prologue de chaque épisode, l'équipe squatte souvent certains plans et le réalisateur, Nabeshin (Watanabe Shinichi), devient vite l'un des principaux protagonistes, sorte de surhomme dont le lourd passé apparaît au moindre prétexte (oui, il a fait la guerre, oui, il connaît des majordomes extraterrestres, oui, il a fait les quatre cents coups avec le plus fort des Puchus... etc, etc...).
Toute logique est abandonnée au profit d'un défouloir sidérant. Chaque épisode possède sa propre thématique (jeu vidéo japonais de drague débile, film d'horreur rassemblant à peu près tous les poncifs du genre, futur post-apocalyptique...) et nous permet de découvrir des situations toujours plus atterrantes.
On peut déplorer que "Excel Saga" finisse par se répéter et par perdre en rythme. Fort heureusement, cette décadence est intégrée à la narration, les héros déplorant le manque d'idées de l'équipe, avant que tout ne soit relancé, à partir de l'épisode 21, en une conclusion magistrale trop sérieuse, hélas...
N'oubliez pas ce visage, c'est celui d'un "figurant" dont l'histoire devient par quelque aberration plus intéressante que le scénario principal :
