I - Perspectives existentiel
Pour Hegel, le discours est animée, "vivant", porteur d'intensité, d'énergie vitale et spirituelle. Le discours est une matière, une chose, il est présent.
Pour Kierkegaard, c'est le style qui traduit l'existence. Le dire compte plus que le dit, la façon de dire compte plus que ce qui est dit. Par exemple, la littérature hemingwayienne est fondée sur la précarité du langage, l'écnomie des mots, elle traduit la précarité de la réalité existentielle (=quand on a pêché la vérité sur l'existence, quand on a pêché le sens de la vie, on n'en ramène avec soi et sur la côte qu'un squelette, pauvre, précaire, simple et sobre). Chez un bon nombre d'auteurs de fictions, on trouve des conjugaisons inappropriés, des néologismes qu'ils sont les seuls à avoir utilisé, ceci pour marquer que "c'est fictif, inapproprié à la réalité, suspendu au-dessus d'elle."
II - Perspectives épistémologiques Frege, un nominaliste, disait "le concept de chien ne mord pas". Dans le même ordre d'idée, "le mot chien ne mord pas". Pour les nominalistes tels que Frege, Russel, Moore, Wittgenstein, le philosophe ne touche jamais les choses du monde. Il ne dépasse jamais le cadre du langage, il joue avec des mots qui ne traduisent pas la réalité, qui ne traduisent rien.
III - Perspective politiques
Chez Foucault & surtout chez Certeau, l'approche du discours n'est pas existentielle ni épistémologie, elle est politique : que traduit le discours ? à quelles consignes obéit-il ? quelles revendications, quels objectifs le motivent ? etc.
Lebrigot s'intéresse à la relation entre langage et psychologie : de quelles tonalités affectives le discours rend-t-il compte ? quel mécanismes psychologiques traduit-il ? Pour lui, il y aurait une "psycho-dynamique du langage" tant langage et psychologie sont liés. Par exemple, dans la phrase "on m'a abandonné", le "on" est exclusif et impersonnel. Il traduit une exclusion du sujet ("je suis exclu de la communauté des hommes") et le "on" est impersonnel, sans visage, étranger. En revanche, "je me suis fait abandonner" est une phrase dont le verbe est active, elle pousse à la ré-activité, le sujet a tendance à mettre en place un dispositif en place pour "se faire abandonner à nouveau".
Etc, etc.
_________________ « Once you label me, you negate me. »
Kierkegaard
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